La COP24, 24e conférence de l’ONU sur les changements climatiques, s’est terminée le 15 décembre dernier sans grande ambition. Depuis des années, voire des décennies, les dirigeants du monde entier entendent les plus éminents scientifiques du monde leur dire que le temps presse, que nous devons réduire nos émission de gaz à effet de serre pour éviter un réchauffement climatique planétaire catastrophique.
J’ai souvent eu l’impression que les dirigeants politiques étaient globalement moins sensibles à la cause environnementale que la population en général. En parole, ils ont parfois de belles envolées, mais dans l’action, ça fait dur! Pensons à Justin Trudeau, qui, après son élection en 2015, scandait que le Canada, après les années noires de Stephen Harper en environnement, était de retour dans les négociations internationales sur le climat (« Canada is back! »), pour finalement suivre les mêmes cibles de réduction de CO2 que son prédécesseur et acheter, quelques années plus tard, un oléoduc de 4,5 milliards de dollars avec les fonds publics.
Les gens que je rencontre me semblent, à première vue, plus crédibles et plus engagés. Moins hypocrites. Prêts à faire de réels efforts pour aller dans le bon sens. Par contre, en y pensant bien, je constate les mêmes contradictions que les politiciens. On est enragé contre les projets d’exploitation pétrolière près de chez nous, mais on s’achète des voitures de plus en plus grosses et gourmandes. On est dégoûté par les images de déchets plastiques dans les cours d’eau, mais on achète constamment des produits suremballés ou à usage unique. J’ai aussi mes propres contradictions, comme la passion du voyage, activité qui brûle passablement de pétrole. Finalement, est-ce que les politiciens que nous mettons au pouvoir ne sont pas l’image de notre propre reflet? « On a les politiciens qu’on mérite », comme disait l’autre.
Ça prendra plus que de la bonne volonté personnelle ou politique pour espérer régler le problème. Ce dont on a besoin, c’est un changement culturel radical. Par culture, j’entends le culte du consumérisme et de l’économie capitaliste qui exige une croissance continue. Croissance rime avec surexploitation des ressources, surconsommation, déchets, etc. Trop d’activités, trop d’habitudes que nous considérons normales sont extrêmement dommageable et insoutenables pour l’environnement : les bouteilles d’eau en plastique, la viande à tous les repas, la surutilisation de l’automobile, le nouveau iPhone à chaque année, le voyage dans le sud…
Cessons de faire comme tout le monde sans se poser de questions. Si nous ne décidons pas par nous-mêmes de revoir nos habitudes, de diminuer notre confort, la nature trouvera un mécanisme pour nous forcer à le faire. Espérer une croissance économique infinie dans un monde aux ressources finies est une absurdité.